Un an après l'intervention criminelle de l'Etat israélien sur la bande de Gaza et son lot de massacres, la mairie de Paris propose de mettre à l'honneur la ville de Tel-Aviv dans le cadre de l'opération Paris-Plage.
Tel-Aviv n'est pas un havre de paix entouré d'un océan de violences. Elle est une ville israélienne et en tant que telle, liée à la politique criminelle et raciste que mène l'Etat israélien.
Tandis que la politique de colonisation continue, que les violences des colons sont quotidiennes comme l'ont montré le massacre de Douma la semaine dernière, Ensemble demande à la ville de Paris de reculer et annuler cette proposition cynique !
Paris, le 10 août.
Lettre ouverte de l’AFPS à Mme Anne Hidalgo, maire de Paris : Tel-Aviv à Paris Plage ?
Madame la maire, C’est avec incrédulité que nous avons appris l’opération « Tel-Aviv sur Seine » programmée le 13 août dans le cadre de Paris-plage.
Il ne faudrait y voir, dans la suite de votre voyage en mai dernier, aucune signification politique, mais simplement un sympathique exemple de coopération entre deux villes. L’occasion offerte aux Parisiens de « profiter de la plage et de la douceur de Tel-Aviv », de son ambiance festive et, pourquoi pas, de gagner des produits de la mer Morte…
Mais il y a un hic, Madame la maire. Tel Aviv n’est pas Copacabana et il n’est pas possible de faire comme si cela intervenait hors de tout contexte politique. Nous sommes précisément à un moment extrêmement dangereux : celui de la fuite en avant du gouvernement israélien le plus extrémiste de l’histoire, déterminé à développer la colonisation et à faire obstacle à toute solution politique fondée sur le droit.
Alors que le carnage de l’été dernier reste dans toutes les mémoires et que se poursuit le blocus de Gaza, alors que les snipers de l’armée ont carte blanche face aux manifestants palestiniens en Cisjordanie et que les colons fanatiques ont dévoilé jusqu’où va leur idéologie criminelle et raciste, il est urgent pour les dirigeants israéliens de tenter de détourner les regards de ces faits qui chaque jour les accusent.
Il leur faut faire diversion et c’est précisément le cas avec cette opération de communication au goût amer, qui est une bien étrange façon de faire écho aux massacres de l’été dernier.
Comment évoquer la douceur de Tel-Aviv sans avoir à l’esprit le fait que les Palestiniens de Cisjordanie n’ont pas accès aux plages de Gaza ? Que sur ces dernières plane toujours la menace des drones et qu’on peut au loin deviner les bâtiments de la marine de guerre israélienne en charge du blocus.
Comment permettre de distribuer des produits de la mer Morte, elle-même interdite aux Palestiniens, en oubliant que pour l’essentiel ces produits proviennent des colonies de la vallée du Jourdain ?
Madame la maire, nous ne sommes pas dupes de l’objectif recherché par les diverses agences de communication mobilisées pour tenter de redorer le blason d’un Etat qui tourne aujourd’hui le dos à la paix. Nous sommes consternés par la facilité avec laquelle la ville de Paris semble avoir accepté de s’y prêter et osons attendre de vous une déprogrammation de l’événement.
Je vous prie de croire, Madame la maire, en toute ma considération.
Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS
Lettre ouverte de l’AFPS à Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, samedi 8 août 2015
Source : http://www.france-palestine.org/Tel-Aviv-a-Paris-Plage-Lettre-ouverte-de-l-AFPS-a-Mme-Anne-Hidalgo-maire-de
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