Oui, si l’on en croit les divers commentaires qu’on entend en boucle depuis dimanche soir, 6 octobre, sur les media. Et quel tintamarre ! Au grand ravissement de la blanche colombe qui n’aime pas les étrangers et de ses seconds couteaux. Mais qu’en est-il en réalité ? Le Front national obtient 40,40% des suffrages exprimés. L’extrême droite arrive à 49,50% si l’on tient compte d’un candidat dissident. La candidate de l’Ump occupe la deuxième place avec 20,76 %. Quant au candidat communiste, il n’obtient que 14,58 % et est éliminé du second tour. Il paie probablement le soutien que lui a apporté la direction nationale du parti socialiste et de la présence, cette fois-ci, d’une candidate écologiste, soutenue par la section locale du même parti socialiste (8,89%) ! Bonjour la clarté.
Rappelons que le siège de conseiller général était détenu par le parti communiste depuis 2012, siège invalidé par la suite. Pour mémoire, le FN avait remporté l’élection cantonale en 2011, avec 12 voix d’avance. Election elle aussi invalidée.
En regardant de près cette cantonale que constate-t-on ? Un taux d’abstention particulièrement élevé : 66,66% ! Avec un tel score, on peut dire que c’est le parti des abstentionnistes qui a gagné. Quelles en sont les raisons ? Elles sont sans doute multiples : ras le bol après les deux précédentes élections, mécontentement généralisé contre la politique menée par François Hollande et son gouvernement, le caractère même de l’élection, une cantonale partielle sans enjeu, par définition peu mobilisatrice, etc.
Le président de la république aurait tort de ne pas analyser ce qui est en train de se produire à Brignoles, avec la victoire probable par défaut du Front national qui entre parenthèses n’a pas enregistré une avancée significative dans le canton.
Pour les différentes composantes du Front de gauche, cette élection doit être l’occasion d’ouvrir en grand les yeux. Il est nécessaire de se démarquer clairement du parti socialiste au risque d’être accusé de cautionner une politique anti sociale et d’en subir les conséquences, comme à Brignoles. Lors des prochaines Municipales le Front de gauche doit donc affirmer son autonomie en présentant partout des listes dès le premier tour d’autant plus que ces élections seront un grand test national. Dans le cas contraire, les électeurs, en particulier ceux de gauche, ne nous le pardonneraient pas. Ils iraient grossir les rangs des abstentionnistes ou s’égarer dans les bras de gens qui prônent la haine, la xénophobie et le racisme.
Angelo Leonetti
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