Le deuxième round du combat du gouvernement contre les anti-loi El Khomri se jouera devant les tribunaux.
Après les coups de tonfas dans les manifs, le deuxième round du combat du gouvernement contre les anti-loi El Khomri se jouera devant les tribunaux. Le duo Cazeneuve-Urvoas a, là encore, la main leste. À Amiens, Manon, 22 ans, militante communiste, risque ainsi cinq ans de prison ferme. Son crime ? Avoir lancé un micro en direction des CRS lors d’une occupation pacifique de la mairie le 28 avril.
Le procureur d’Amiens, connu pour avoir condamné huit salariés de Goodyear à neuf mois de prison ferme en janvier, accuse l’étudiante en sciences politiques de « dégradation de biens publics » et « de violences volontaires contre dépositaire de l’autorité publique ». En attendant le procès, le 10 juin, pétitions et collectes de fonds circulent pour soutenir la jeune fille, encore choquée…
À Lille, c’est un scénario à la Minority Report qui est en train de se jouer : un CGTiste, pourtant arrêté « préventivement » (sic) en marge de la manifestation du 17 mai, attend son jugement, prévu le 9 juin, en détention provisoire. Poireauter près d’un mois entre quatre murs pour n’avoir rien fait, ça ne manque pas de sel !
Article paru dans Politis : http://www.politis.fr/articles/2016/05/loi-travail-le-manifestant-ce-delinquant-34773/
Même tabac à Nantes, où dix-huit personnes auraient été interdites de manifestation « jusqu’à la fin de l’état d’urgence ». Là encore, la peine risque de durer un bail…
Il y a aussi l’histoire d’Hugo, doctorant et prof à l’université Rennes-II, un peu trop gauchiste au goût des autorités. Le préfet lui a tout bonnement interdit de mettre un pied dans le centre-ville de Rennes pendant 14 jours, 24 h/24. Heureusement, le tribunal administratif a suspendu l’arrêté préfectoral… Au moins jusqu’à la prochaine manif.
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