Catastrophe des licenciements qui touchent des milliers de salarié-e-s dans l’agro-alimentaire et de manière tout aussi massive des milliers de salarié-e-s de toutes petites entreprises. Le patronat et le gouvernement en portent la responsabilité. L’écotaxe, le “poids” de la fiscalité, le “coût du travail”, “les normes environnementales” ont été mis en avant par ceux-là pour masquer la réalité : une restructuration du capital et, concernant l’agro-alimentaire, l’ineptie d’un système productiviste complètement à bout de souffle qui exploite les femmes, les hommes et la nature.
Catastrophe d’un mouvement syndical et ouvrier qui a peu fait , depuis des années, pour reconstruire une politique de classe sachant conjuguer la lutte contre les licenciements et les perspectives de transformation.
La première urgence est donc de comprendre la situation telle qu’elle est aujourd’hui.
Pour cela, il est absolument nécessaire de rompre avec les illusions et de voir et dire les choses comme elles sont.
Participer ou pas à la manifestation de Quimper du 2 novembre; participer ou pas à celle de Carhaix à l’initiative tardive de la Cgt, de la Fsu et de Solidaires; participer aux deux manifestations; aller à aucune; a largement occupé les débats et divisé.
La réalité finalement, c’est constater que le 2 novembre à Quimper, tous les discours pouvaient être énoncés, mais que le rapport de force initial en faveur des patrons licencieurs n’a pas changé de nature.
Alors continuer à participer au collectif “Vivre, travailler et décider en Bretagne” avec le seul argument de ne pas se couper d’une mobilisation (très hétéroclite) c’est, dans le réel, valider que l’union interclassiste (des patrons, de la Fnsea, de l'autonomiste Troadec, des artisans, des salarié-e-s et des syndicalistes désorientés, des identitaires, des groupes régionalistes ...) est la seule voie possible. Il faut donc en sortir immédiatement.
Il est tout aussi urgent de considérer les salarié-e-s et de ne pas les insulter. Ainsi, avec les salarié-e-s de l’agro-alimentaire, il est indispensable d’assumer la réalité. On ne construit pas l’avenir au moment des licenciements. Les slogans de nationalisation, les discours justes sur la remise en cause de l’agro-business, l’interdiction des licenciements sont utiles. Pour autant, ils ne répondent pas à la situation concrète et immédiate des licencié-e-s qui ne peuvent pas voir de possibles reconversions. Reconstruire les possibilités d’un avenir exige de répondre à cette situation.
L’urgence est de tout faire pour fédérer, et mettre en avant la nécessité que les plans sociaux en cours soit suspendus et que les patrons payent les licenciements déjà effectifs par des primes et que le gouvernement maintienne les salaires. Il faut qu’une date d’appel à la mobilisation, à l’initiative du mouvement ouvrier sur la base de ces revendications soit annoncée rapidement dans le Finistère.
André Garçon (GA Brest), le 5 novembre.