Jamais les prix de l’immobilier n’ont été aussi élevés en France. Après la crise du Covid, l’envolée des prix continue à l’achat (+11 % pour une maison et +7,3 % pour un appartement en seulement une année). Et le prix des loyers suit la même trajectoire.
En Bretagne, se loger à l’année pour les plus modestes et les plus jeunes devient une véritable galère, en particulier sur le littoral : la folle augmentation des prix à l’achat au m2, la chasse aux résidences secondaires, les locations saisonnières aggravent considérablement la pénurie de logements. La Bretagne, notre lieu de vie, est-elle destinée à devenir un territoire où se multiplient les villages de vacances de luxe alors que des parties entières de la Bretagne comme par exemple le Trégor Argoat font partie des territoires les plus denses en matière de logement indigne, alors que la Bretagne est avec l’Occitanie, la nouvelle Aquitaine et la Corse parmi les territoires ayant les plus faibles parts de logements sociaux.
Cette situation est délibérée : elle est le résultat du marché capitaliste de l’immobilier et des politiques d’attractivité menées par les différentes collectivités territoriales. Elle conduit à l’augmentation des inégalités sociales et territoriales à l’intérieur du territoire breton et aggrave la crise environnementale en détruisant les terres agricoles et multipliant partout les trajets coûteux financièrement et écologiquement.
Habitat pour toutes et tous, personne à la rue !
Se loger est un droit pas une marchandise
Le logement répond à un besoin essentiel de l’humain : avoir un toit, une adresse, un espace de vie pour manger, dormir, se laver, se reposer, se cultiver, se distraire, recevoir de proches... est un Droit Humain fondamental.
Un toit c'est un droit pour toutes et tous, avec ou sans papiers officiels reconnus en tenant compte des urgences sociale, démocratique et écologique. Un logement convenable doit offrir davantage que quatre murs et un toit. Plusieurs conditions doivent être remplies et notamment son accessibilité financière, c’est-à-dire que son coût ne menace pas d’autres droits fondamentaux.
Or aujourd’hui se loger c’est faire face à :
-La déréglementation du secteur du bâtiment et de l'urbanisation qui a confié les rênes au privé largement subventionné (passage de l'aide à la pierre aux APL et défiscalisations...).
-L’insuffisance de logements sociaux
-La moindre qualité et durabilité du logement social
-La pression des sociétés immobilières qui construisent du neuf plutôt que de rénover (et cela conduit à l'étalement urbain) et poussent au choix de l'immobilier comme placement lucratif
-Des PLUI qui ne sont pas adaptés aux urgences écologiques, sociales et démocratiques
La course folle des prix de l’immobilier n’est pas une fatalité !
Plafonner les loyers, limiter les résidences secondaires, encadrer les meublés touristiques et les locations de courte durée, interdire la spéculation, repenser la question de la propriété : c’est possible ! A Berlin, un référendum vient d’entériner l’expropriation des grands groupes financiers ayant fait main basse sur une partie des logements de la capitale allemande.
Ensemble ! 22 revendique , comme d’autres associations, organisations et collectifs citoyens,
L’intégration du Trégor-Goelo-Argoat, et de la Bretagne dans le dispositif « zone tendue » et la mise en place de mesures immédiates permettant l’encadrement et le plafonnement des loyers, la majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, la régulation de la location de courte durée.
Des alternatives concrètes citoyennes se développent telles que des coopératives d'habitants, des réalisations de " foncier solidaire"....
Le droit effectif au logement digne et au-delà aux droits humains fondamentaux : remplacer les aides par le droit via les services publics accessibles, voire gratuits... (se loger, se nourrir, se soigner, se déplacer…) pour toutes et tous, avec également la prise en compte des situations d’urgence (centres d'hébergement ouverts toute l'année, 24h/24, sans aucune condition….
La reconquête de la maîtrise publique du foncier et de l'immobilier, mais aussi d'autres biens communs : l'eau, l'énergie...
La reconquête et l'extension des services publics et de la cotisation sociale.
La définition et la construction d’une véritable politique sociale et environnementale du logement avec les habitant·es permettant le strict encadrement du prix des loyers, le droit de réquisition sur les logements vacants, le développement du « bail à réhabilitation » permettant à un bailleur social de se substituer à un propriétaire privé pour rénover un logement et le louer à prix abordable, des logements publics rénovés aux normes écologiques les plus ambitieuses, la taxation des spéculations immobilières pour financer la lutte contre l’habitat indigne et la précarité énergétique, des mises à disposition du foncier sous forme de baux, lutte contre l’artificialisation des terres agricoles , une véritable politique de logement social .