Ils étaient des dizaines de milliers, arrivés pour certains de toutes les régions d'Espagne, à Madrid samedi 22 mars pour une « marche de la dignité » destinée à souligner « l'urgence sociale » créée par les coupes budgétaires du gouvernement conservateur. Agitant des drapeaux de toutes les régions du pays, une immense foule a envahi le centre de la capitale espagnole pour le plus grand défilé organisé depuis ceux de 2012.
Organisés en huit colonnes, les manifestants ont marché, pour certains depuis près d'un mois, d'Andalousie (Sud), de Catalogne (Est), des Asturies (Nord) et d'Estrémadure (Ouest), à l'appel de multiples organisations sociales, groupes de la mouvance des « indignés » ou collectifs professionnels.
Les organisateurs ont annoncé que des centaines de bus et au moins quatre trains ont été affrétés. Les premiers arrivés ont passé la nuit aux portes de Madrid. Tous se sont donné rendez-vous à la gare d'Atocha, d'où est partie en mileu d'après-midi une manifestation sur une grande artère de la capitale, sous les slogans tels que « Non au paiement de la dette », « Sortez les gouvernements de la troïka », « Pain, travail et un toit pour tous et toutes ». Comme un symbole, un gigantesque doigt d'honneur surgit de l'immense foule qui a envahi le centre de Madrid. « Le peuple se réveille. C'est fini la fête », assure une pancarte accrochée au doigt.